Art & Culture

                                                                                                                                                            

Aux origines de l'arbre de Noël

A l'approche de Noël, je me suis dit que ce serait intéressant de faire un article sur l'origine sacrée du Sapin. Au départ c'est le chêne qui était considéré comme un arbre sacrée par les druides (7ème siècle). C'est là que Saint Boniface entre en jeu. C'était un moine évangélisateur allemand qui voulait convaincre des druides des environs de Geismar, que le chêne n'était pas un arbre sacré. Il en fit donc abattre un. En tombant, l'arbre écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage à l'exception d'un jeune sapin. À partir de là, c'est la légende qui entre en jeu.

D'après elle, Saint Boniface aurait fait de ce pur hasard un miracle, et comme il était en train de prêcher la Nativité, il en profita pour déclarer :" Désormais, nous appellerons cet arbre, l'arbre de l'Enfant Jésus". C'est ainsi que depuis, on planta en Allemagne de jeunes sapins pour célébrer la naissance du Christ.
 
Mais là où il faut nuancer le propos c'est que ce sont les protestants qui ont pris cette tradition pour se démarquer des chrétiens qui avaient déjà toute la symbolique de la crèche. Ce n'est donc que durant l'occupation de l'Alsace Lorraine durant la seconde guerre mondiale, que les réfugiés popularisèrent cette tradition en France.

Pour ce qui est des boules de noël, à la base on ornait le sapin de pommes par apport à une idéologie rédemptatrice et symbole du nouvel Adam. L'arbre de Noël s' oppose donc à l'arbre dont Adam mangea le fruit (une pomme); image de la chute originelle. Mais en 1850, une grande famine toucha l'Europe et il n'y avait pas de pomme. Un verrier se proposa alors de fabriquer des pommes en verre d'où nos actuelles boules de noël. En ce qui concerne les guirlandes lumineuses électriques, elles ont remplacés les illuminations qu'on faisait autrefois. En effet, on allumait des bougies dans des coquilles Saint Jacques ou de noix puis on les plaçait sur le sapin. Mais les nombreux incendies dus à cette pratique périlleuse ont donné place aux guirlandes électriques.

Bonnes Fêtes de fin d'année à tous !

N.B: si vous voulez changez de l'espèce de sapin habituel essayez l'Epicéa !

                                                                                                                                                            


Les druides et le druidisme

Comme vendredi soir j'ai un nouvel an déguisé sur le thème des druides, j'en ai profité pour faire quelques recherches dont je vous fait part:

En effet, tout le monde a en tête l’image du druide, d’un âge vénérable, cueilleur de gui, popularisé par les bandes dessinées telle que Astérix et Obélix ou même dans la série Kameloot.
Mais, la réalité est beaucoup moins folklorique et c'est là où mes recherches m'ont vraiment étonné. Sacrifices humains et intolérance faisaient partie de la tradition druidique.

Hiérarchie et structure de la classe sacerdotale

La classe sacerdotale est elle-même hiérarchisée, et ses membres possèdent des « spécialités ».
- le mot druide est un terme générique qui s’applique à tous les membres de la classe sacerdotale, dont les domaines d’attribution sont la religion, le sacrifice, la justice, l’enseignement, la poésie, la divination, etc. Mais il définit aussi ceux que l'on appelle les druides « théologiens ».
- le barde est spécialisé dans la poésie orale et chantée, son rôle est de faire la louange, la satire ou le blâme.
- le vate est un devin, il s’occupe plus particulièrement du culte, de la divination et de la médecine. Les femmes participent à cette fonction de prophétie (telles les gallisenae de l’île de Sein).

Panoramix dans Astérix et Obélix

Le rôle du druide dans la société 

Le druide est un personnage omnipotent et omniscient de la société celtique, au point qu’il est à la fois ministre du culte, philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien, juriste et aussi conseiller militaire du roi et de la classe guerrière.

Il est en premier lieu l’intermédiaire entre les dieux et les hommes. Il est chargé de la célébration des cérémonies sacrées et lui seul a le droit de pratiquer les sacrifices. Ce qui fait du druidisme, non seulement la religion des peuples celtes, mais aussi le fondement de toute leur civilisation.


En tant que ministre de la religion, le druide procède à tous les rites culturels, et en particulier aux sacrifices. Si les sacrifices humains de prisonniers de guerre sont attestés, il semble cependant qu’ils étaient réservés à des circonstances exceptionnelles, les sacrifices animaux (chevaux, taureaux) ou symboliques étaient plus courants.

Si c’est le roi qui prononce la sanction, c’est le druide qui conseille. Aussi, le roi ne prend pas la parole avant le druide, mais ils forment une sorte de binôme indispensable et antagoniste. Si le roi exerce la souveraineté, il le fait sous l’inspiration du druide qui lui doit le conseil, il y a dépendance du pouvoir politique au spirituel.  « Nul ne parle avant le roi, mais le roi ne parle pas avant son druide ».

Les pratiques 

Merlin dans la série Kaamelott
La magie, dont la médecine est un prolongement, fait appel à des techniques rituelles. Les plantes médicinales en sont un élément important, il faut aussi noter l’élixir d’oubli qui affecte la mémoire, la musique, la Fontaine de Santé qui guérit les blessés dans les batailles et ressuscite les morts, la pomme, symbole celtique par excellence de l’immortalité et du savoir, la cueillette du gui accompagné du sacrifice de taureaux, et bien d’autres.

Les éléments aussi participent à cette religion : l’eau par son pouvoir de lustration, le feu qui sert aux sacrifices ou à la purification des troupeaux, le vent qui a le pouvoir d’égarer ou d’anéantir, le brouillard qui permet de se déplacer de manière invisible.

Les incantations sont aussi une pratique très usitée. Les fêtes religieuses quant à elles établissent l’année celtique (marquée d"une saison sombre et d'une saison claire) comporte quatre grandes fêtes religieuses au caractère obligatoire, l’absence étant punie de mort : Samain le 1er novembre, Imbol le 1er février, Belatine le 1er mai et  Lugnasad le 1er août. 

La violence dans le druidisme :
Un druide peut participer à la guerre, il n’y a pas d’interdit ni d’obligation. Le druide-guerrier est un personnage assez courant tel le druide Cathbad dont le nom signifie littéralement "Tueur au combat". 
La société gauloise est dominée par les druides et les guerriers. mais ne croyez pas que les guerriers semaient la mort pendant que les druides coupaient le gui avec des faucilles d'or.

Le druide a pour mission d'apprendre le meurtre et l'usage de la fore aux guerriers. Cet enseignement est fondé sur l'initiation à la mort que l'on doit pouvoir donner sans  faillir mais aussi recevoir sans faiblesse. Aussi, pour finir on peut dire que les Celtes étaient avant tout un peuple de migrants et de guerriers mais il n'avaient rien des barbares assoiffés de sang décrits par les Romains. Du moins, leur tradition religieuses n'étaient pas plus barbares que celle des autres peuples.

                                                                                                                                                            

La salsepareille dans les Schtroumpfs

Appellé aussi Smilax aspera, racine de lapin, liset, piquant ou grammon de montagne la salsepareille est le principal élément de l'alimentation des schtrompfs.

En effet, c'est le Schtroumpf paysan qui cultive la salsepareille. Faisant partie des herbes de provence, peut être que les schtroumpfs vivaient dans le monde parrallèle de cette région.

Mais ne vous y méprenez pas si l'existence des petits hommes bleues restent à prouver, celle de la salsepareille ne l'est pas!

 La salsepareille est une plante grimpante des régions méditerranéennes. Elle grimpe sur les buissons grâce à ses vrilles tire-bouchonnées, et s'agrippe de toutes ses griffes sur les plantes plus hautes qu'elle.

Ses feuilles coriaces ont la forme d'un cœur étiré. Dès la fin de l'été, elles fleurissent en grappes de fleurs blanches qui se transforment peu après en des baies brun-rouge et toxiques. C'est une plante râpeuse qui griffe les bras et les jambes au moyen d'une multitude de petits crochets recourbés, qui hérissent à la fois ses tiges et ses feuilles.

L'intérêt tout particulier que présente cette plante ce sont ses propriétés médicinales. En effet, elle est réputée pour être dépurative.

Elle favorise l'évacuation eupeptique (facilite la digestion des toxines), diurétique (active excrétion de l'urine) et sudorifique.

Il existe des petites potions à base de salsepareille à prendre en cas de:
- Arthrite : boire 2 verres par jour d'une décoction de 30g de racine de salsepareille pour un litre d'eau, faire bouillir 10 min.
- Asthme, goutte : boire un verre avant les repas d'une décoction de 50g de racine pour un litre d'eau, faire bouillir 10 min et infuser 10 min. 
- Néphrite : boire un litre / jour, entre les repas par petits verres contenant une décoction de 50g de racine de salsepareille qui a bouilli puis infusé durant 10 min à chaque fois. Ses racines peuvent être prescrites en cas de rhumatisme, et pour certaines maladies de peau comme l'eczéma.

Il existe au Canada une salsepareille qui donne de l'énergie et tient éveillé. S'agirait-il de la plante que les Schtroumpfs consomment et recherchent tout particulièrement ?


                                                                                                                                                            





Le Ginkgo biloba

Feuille
Le Ginkgo biloba ou « arbre aux quarante écus » ou « arbre aux mille écus » est la seule espèce actuelle de la famille des Ginkgoaceae. C'est la plus ancienne famille d'arbres connue, puisqu'elle serait apparue il y a plus de 270 Ma. Elle existait déjà une quarantaine de millions d'années avant l'apparition des dinosaures.Le nom latin ginkgo vient de l'ancienne lecture japonaise ginkyō du mot chinois 銀杏, notée ぎんきょう.

L'arbre au Quarante écus
Ce nom trouve son origine en 1788. En effet, lorsque le botaniste français Pétigny  acheta 5 plants de ginkgo à un botaniste anglais, il le paya pour la somme considérable de 200 livres, soit 40 écus d’or.
On retrouve également l'aspect d'écus par apport à la morphologie des feuilles. Celle-ci deviennent jaunes dorées à l’automne et forment comme un tapis d’or au pied de l'arbre.

Le survivant d'Hiroshima
Le 6 août 1945, les américains lâchèrent leur bombe atomique sur Hiroshima. Toute la végétation présente autour de la zone de l'épicentre fut examinée en septembre 1945.
Et c'est un Ginkgo biloba, situé devant un temple à environ un kilomètre de l’épicentre qui semble avoir été le premier arbre à bourgeonner lors du printemps 1946 ( le temple lui-même ayant été détruit ). Le Ginkgo biloba devient alors le symbole de vie et de renouveau. 
Depuis, de nombreuses études ont montré que cette arbre présente une grande résistance aux agents mutagènes, comme les radiations. D'où son utilisation très fréquente en milieu urbain. 

Une symbolique très utilisée 
Symbole de Tokyo
Adopté en Juin 1989, le symbole officiel de Tokyo est une feuille de Ginkgo biloba verte stylisée, en forme de T pour Tokyo. Elle est un signe de croissance, prospérité, charme et tranquillité. 
C'est également l'arbre fétiche de la ville de Weimar (Allemagne) dans laquelle Goethe résida. Voici un poème dont l'arbre lui donna l'inspiration:

Ginkgo biloba en automne



« La feuille de cet arbre, qui, de l’Orient,
Est confiée à mon jardin,
Offre un sens caché
Qui charme l’initié.

Est-ce un être vivant,
Qui s’est scindé en lui-même,
Sont-ils deux qui se choisissent,
Si bien qu’on les prend pour un seul ?

Pour répondre à ces questions,
Je crois avoir la vraie manière :
Ne sens-tu pas, à mes chants,
Que je suis à la fois un et double ? »
Johann Wolfang von Goethe, Le divan oriental-occidental, Ginkgo biloba



                                                                                                                                                            



La culture du pavot: matière première de 
l'Opium, de la Morphine et de l'Héroïne


La culture du Papaver somniferum

Le pavot à opium, Papaver somniferum, appartient en réalité à la famille des Papavéracées au même titre que le coquelicot et l’œillette cultivée pour ses graines utilisées en boulangerie (pain aux graines de pavot, farine de pavot). 

Les plants de pavot mesurent de quelques dizaines de centimètres à plus d’un mètre de haut. La tige, peu ramifiée, comporte de grandes feuilles dont la base enveloppe la tige. L’extrémité des rameaux porte un bouton floral unique dont la couleur vire du blanc au rouge. 

Après pollinisation, l’ovaire se transforme en fruit: une capsule ovoïde indéhiscentes (les graines ne peuvent pas s'échapper sans la destruction du fruit). En Europe, les graines germent en automne, les jeunes plantes passent l’hiver en vie ralentie puis reprennent leur croissance au printemps si les températures hivernales ne sont pas trop basses. Dans les régions intertropicales, au moins deux cycles de végétation peuvent être obtenus chaque année.  

L’opium est le latex extrait des capsules lorsqu’elles sont incisées. Dans les régions de production, les capsules encore vertes sont incisées au petit matin sur une profondeur de un à deux millimètres. 
Le latex sort par les scarifications sous forme de gouttelettes blanches qui brunissent rapidement à l’air en se solidifiant. Il est récupéré quotidiennement avec un grattoir pendant quelques jours jusqu'à épuisement de la tête. C’est l’opium brut. 

Production de Pavot en Afghanistan
Chaque tête de pavot peut fournir de 0,2 à 2 grammes d’opium brut correspondant à des rendements moyens à l’hectare de 10 à 50kg. Cette production est attachée au Triangle d'or (Birmanie, Laos, Thaïlande) et au Croissant d'or (Afghanistan, Pakistan, Iran). 

 L'opium à fumer (également nommé chandoo) est différent de l'opium brut car il nécessite une préparation minutieuse afin d'obtenir une substance sirupeuse, débarrassée des produits indésirables et dont l'arôme est ainsi rehaussé.




Évolution de l'utilisation de l'opium 

La découverte de capsules et de graines retrouvées dans des habitats néolithiques montre bien que le Pavot à opium existe depuis des millions d'années. Son usage à la base médicinal est largement répandu dans les mœurs de l'ancienne Egypte, et de la Grèce et Rome antique. En effet, en l'an 312 (Rome Impériale), il y existait près de 800 magasins qui vendaient de l’opium. Son prix modique était fixé par décret de l’empereur. La récolte était déjà faite par scarification. L'utilisation courante de l’opium notamment par d'importants personnages politiques tels que Frédéric II, Catherine de Russie, Richelieu ou encore Louis XIV s'explique par les multiples propriétés physiologiques de la plante. Elle a été le médicament le plus important de la pharmacopée. 


Fumerie d'opium à Londres
Ce n'est que à partir du 18ème siècle en Angleterre que l'abus d'opium se développe. D’abord, utilisé sous forme de Laudanum de Sydenham comme apéritif, elle fut par la suite commercialisé sous forme de pilules d’opium brut vendues dans les pharmacies. 

Au 19ème siècle, des milliers d’ouvriers consommait de l'opium en Grande-Bretagne. Au même moment, le trafic d'opium dirigé par les britanniques depuis l'Inde vers la Chine amène de nombreux conflits qui sont à l'origine des guerres de l'opium. L’habitude de fumer le chandoo se développe à cette époque en France. En 1916 il y avait environ 1 200 fumeries d’opium clandestines à Paris. Elle devient alors une drogue en vogue permettant l'évasion et inspirant de nombreux artistes comme Goethe, Goya, Keats, Edgar Poe, Cocteau ainsi que Baudelaire (il évoque longuement l'opium et ses effets dans Les Paradis artificiels) qui tomberont tous sous sa dépendance.

C’est aussi au début du 19ème siècle, que l’Allemand Friedrich Sertürner réussi à isoler la morphine à partir de l'opium. En effet, l’opium est une des substances d’origine végétale les plus riches en alcaloïdes. Il en contient une trentaine dont la morphine (10 à 16 %), la codéine, la narcotine ou encore la narcéine. On extrait donc la morphine de l'opium pour pouvoir créer de l'héroïne. La morphine sert de matière première : 1Kg de morphine permet d'obtenir 700g d'héroïne (obtenue par acétylation de la morphine). Le pavot à opium reste cultivé à grande échelle de manière légale comme en Europe, en Australie, en Inde et en Turquie pour la production de morphine et thébaïne.

                                                                                                                                                           

Les plantes dans le 7ème art: 
un témoignage de l'évoultion des rapports entre l'Homme et la Nature


Avec une urbanisation croissante, la ville a été la scène centrale des films d'hier. Aujourd'hui et depuis quelques années, on voit apparaître de plus en plus au box-office des films ayant pour thème la nature, les plantes et l'environnement.
Mais, en réalité la nature a toujours eu une place importante dans le 7ème art, c'est seulement que les relations appréhendées entre les hommes et la nature ont évoluées car elles ont changé dans la réalité. On peut discerner quatre sortes de types de films qui retrace l'évolution des pensées sur le sujet .

Extrait de Jurassik Park
- En adéquation avec l'urbanisation, de nombreux films ont présenté la nature tel un milieu hostile et non civilisé avec comme scène la jungle ou la forêt. La nature est ici le catalyseur de phénomènes anormaux et effrayants.

Dans cette catégorie on trouve des films d'aventure comme Jumanji de Joe Johnston mais surtout des films d'épouvante tels que La mort en ce jardin de Luis Bunel ou encore le très célèbre Jurassik Park de Steven Speilberg.

Ces films montrent bien le clivage qu'il y a eu entre ville/ béton/ sécurité du à l'anthropisation et campagne/ nature/ milieu hostile et mal connu qu'on ne maîtrise pas et donc dont on a peur.


- Puis il y a eu l'essor des documentaires (il faut l'avouer parfois assez ennuyeux) lancées par l'incroyable Microcosmos de Claude de Nuridsany. Depuis lors, ils pullulent avec notamment la sortie de Pollen de Louie Schwartzberg le 16 mars ou encore Arbre, un voyage immobile de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil.
Ces films ont permis une meilleur compréhension du monde végétal à travers une démarche pédagogique.
Extrait de Wall-E

Enfin, depuis quelques années, les films documentaires qui étaient auparavant contemplatif se sont teintés de moralité pour entraîner une prise de conscience du spectateur. Il y a, par exemple les films de Yann-Arthus Bertrand et Nicolas Hulot: Home et le Syndrome du Titanic.
Ces films restent à couper le souffle avec des images magnifiques mais leur limite est qu'il ne présente pas de réelles solutions aux problèmes qu'on nous présente dans le film.

- Enfin, dernière étape de l'évolution du rapport homme/ nature, il y a une banalisation du sujet avec des films beaucoup plus romancés que les documentaires mais à visée tout de même pédagogique.
Surfant sur la mode écolo, des films à "morale" ont explosé les résultats du box-offices: pour adultes on a Avatar de James Cameron et pour les plus jeunes Wall-E des studios Disney.

- Pour finir, il y a une catégorie de film, plus en marge, dont l'intrigue est articulée autour des plantes. Ici, on va vraiment voir la place et l'importance des plantes dans les relations humaines: l'attachement, leur signification, leur symbolique.

Ici, il n'est plus question de convaincre le spectateur de la nécessité d'avoir des plantes sur Terre. Ce n'est plus l'espèce humaine face au règne végétal. Il s'agit de raconter à un jardinier la relation d'un autre jardinier avec les plantes.

Dans cette catégorie, je ne pourrais que vous recommander chaudement de voir:
° Les Citronniers de Eran Riklis
° Desert Dream de Zhang Lu
° L'arbre et la forêt de Olivier Ducastel et Olivier Martineau
° The Tree de Julie Bertucceli
° Le jardin secret de Agnieszka Holland
° Green Fingers de Joel Hershmann
° Bienvenue Mister Chance de Hal Asbhy


                                                                                                                                                           


Le bulbe de tulipe au centre du premier crash boursier


Les plantes ne sont pas que là pour faire jolies.Tous les jours des gens produisent et vendent leur production de végétaux. Les plantes font partie de l'économie et même l'influence. L'exemple le plus démonstratif est celui de l'explosion de la bulle financière de la tulipe.

C'est Charles de l’Écluse qui est un des plus grands chasseurs de plantes au 16ème siècle qui a ramené en  Europe occidentale les premiers bulbes de tulipes de la cour de Soliman le Magnifique de l'Empire Ottoman. En effet, ils poussaient alors à l'état sauvage en Turquie, Perse, Crimée, au Caucase, Levant, Pakistan, en Afghanistan et dans les steppes de Sibérie et étaient déjà très recherchées. Lorsque Charles de l’Écluse parti travailler à Francfort avant de se rendre aux Pays-Bas, il emporta avec lui sa plus belle collection de tulipes. De là il les diffusa par le biais d'une correspondance épistolaire très prolifique. On se rendit vite compte que la culture des tulipes étaient très rentable. Puis quand les plus précieuses furent dérobées dans le jardin de Charles, ces fleur se répandirent dans tout les Pays-Bas.

Au début du 17ème siècle, des entrepreneurs établirent les premières grandes plantations de tulipes en Hollande. Au départ, ils fournirent des bulbes en grande quantité à des gros propriétaires de domaines, mais dans les années 1620, les variétés unies se vendaient au prix de 12 florins la livre (à une époque où le revenu annuel moyen était d'environ 150 florins). Bientôt, les collections de tulipes prospérèrent. En 1624, les bulbes Semper Augustus coûtaient 1 200 florins la pièce. En une année, le prix avait plus que doublé et le marché fut envahi par les spéculateurs désireux de bénéficier de cette tulipomanie. Le tarif le plus élevé demandé pour le Semper Augustus fut cité dans le magazine Nederlands comme étant de 13 000 florins le bulbe: soit le prix d'une maison de prestige donnant sur les canaux du centre d'Amsterdam.

En 1637, la bulle était sur le point d'éclater. L'offre dépassa la demande et le marché s'effondra. Pendant un moment, les tulipes n'eurent plus aucune valeur et furent même négligées. Le professeur de botanique de Leyde, où Charles de l’Écluse avait planté les premières tulipes des Pays-Bas en vint à détester ces fleurs, au point qu'il les frappa à coups de canne. L’Écluse était mort mais sa passion pour les tulipes avait modifié l'aspect des jardins d'Europe du Nord à jamais et semé les graines de l'industrie des bulbes qui prospère aujourd'hui  aux Pays-Bas. Plus de 20 000 ha sont actuellement plantés de fleurs à bulbe chaque année. En 2007, le chiffre d'affaires des tulipes vendues aux enchères a dépassé les 200 millions d'euros.

                                                                                                                                                          
Les serres et jardins d'hiver dans les représentations culturelles


Pendant longtemps les jardins d'hiver puis le serres ont été un signe de richesse et d'opulence. Par exemple, Louis XIV afin d'humilier un comte de sa cour lui avait confisquer tout les arbres fruitiers  de son orangerie. Ils étaient aussi un lieu de fête et un symbole de supériorité culturelle. Les serres et jardin d'hiver sont donc des témoignages de l'évolution des sociétés.

A l'origine la serre détrôna l'orangerie pour assurer le forçage ou la simple protection des plantes. Progressivement, la haute société s'enthousiasma pour ces lieux abrités où il était possible de venir admiré ces collections dans une ambiance exotique. Il s'opéra ainsi une distinction entre la serre proprement dite (greenhouse ou glasshouse) et ce que les anglais nommèrent conservatory: lieu dédié à la conservation des plantes, mais aussi à la détente et au loisir. Ce lieu est habituellement rattaché à l'habitation.

Un lieu de faste pour l'élite: 
La cour des Palmiers de Fréderic-Guillaume III
 Personnages illustres, bourgeois fortunés, rois et princes, artistes en vogue: le jardin d'hiver devient un lieu incomparable qui permet l'évasion avec une grande influence de l'orient. C'est aussi un symbole de faste et de richesse et chacun veut surpasser celle du voisin. Les architectes Paxton, Décimus et Richard Burton se font les interprètes des rêves les plus extravagants. Cette mode calquée sur des images des mille et une nuit avaient ses pièces maîtresses: voûte mauresque, tapis turcs, persans et afghans, colonnes à tête de dragon, mobilier chinois et japonais, cristal de Venise, pièces d'eau, oiseaux des quatre coins du monde... A Paris, on poussait l'esthétisme jusqu'à habiller les domestiques dans des costumes du pays qui avait inspiré la serre.

Le point culminant de cette époque fut le jardin suspendu dans la résidence royale de Munich de Louis II de Bavière. Les dimensions extraordinaires du roof-garden (200mètres de long et 30 de large) permettaient les plus grands délires: cascade, grotte, ponts, sentiers sauvages, hutte de roseaux, pagode. On raconte que Louis de promenait dans sa serre appelé la vallée magique du Cachemire en barque dorée environnée de cygnes.

 Popularisation & représentations dans l'art:
Dans la serre de Manet
C'est la révolution industrielle qui popularisa les serres et jardins d'hiver. Véritable phénomène de société: on s'y retrouvait volontiers pour jouer aux cartes, lire, converser mais ils sont également le cadre de rendez-vous galant, qui favorisés par l'environnement des daturas géants ou des fougères arborescentes, trouvaient une issue romantique digne d'inspirer les plus grands peintres : Dans la serre de Manet (1879) ou les meilleurs écrivains. Maupassant dans Bel-Ami ou même avant Balzac dans la Peau de Chagrin (1831):

" Quand tout Paris se chauffait encore devant les tristes foyers, les deux jeunes époux riaient sous un berceau de camélias,  de lilas, de bruyères. Leurs têtes joyeuses s'élevaient au-dessus des narcisses, des muguets et des roses du Bengale. Dans cette serre voluptueuse et riche, les pieds foulaient une natte africaine colorée comme un tapis".

Quelques serres de renom à voir:

Paris:                                                                        Angleterre:        
- Serres d'Auteuil                                                     - Botanic Kew Garden
- Serres du Jardin des Plantes                                 - Chatsworth

États-Unis:                                                               Irlande:
- Serres de Longwood                                             - Palmarium de Belfast
- Jardin botanique du Bronx

Mais aussi:
Palmen Garten (Frankfurt)
De Hortus (Amsterdam) 


                                                                                                                                                           

Les arbres remarquables de Paris




L'arbre remarquable c'est tout simplement l'arbre qui a été remarqué. Il se distingue des ses congénères par sa singularité, sa morphologie, son identité ou encore son rôle social. Son classement administratif lui permet d'entrer au panthéon du patrimoine naturel, culturel, ou paysager. Les quelques 222 spécimens remarquables répertoriés à Paris appartiennent à 80 espèces différentes d'arbres. Les platanes (36 sujets) et les hêtres (18 sujets), par leur longévité et leur port impressionnant sont les mieux représentés.

Oranger du Champ-de-Mars
Sujet de fierté locale au Moyen-Âge, les arbres remarquables (ou encore vénérables) étendent leur rayonnement au fur et à mesure. Il rappelle un événement important marque par son exceptionnelle longévité le temps qui passe, abrite l'esprit des ancêtres ou possède des vertus particulières. L'année 2011, proclamée par les Nations Unies comme celle des forêts à l'échelle internationale, est l'occasion pour la ville de Paris de réaliser un inventaire complet de ses arbres remarquables. Trois critères sont pris en compte:

- Son esthétique:
° Le bel arbre est celui qui impressionne par sa frondaison généreuse, son élancement prodigieux, sa circonférence imposante. Il dégage un sentiment d'immortalité. C'est un paysage en soit, né de la place qu'il occupe dans l'environnement.

° Un arbre isolé saisit plus facilement le regard qu'un autre faisant partie d'un groupe. La morphologie des arbres est fortement influencée par leur capacité à capter les éléments indispensables à leur croissance comme l'eau, les minéraux, la lumière et l'espace.
Si le développement des branches charpentières n'est pas entravé par la présence des proches voisins, la couronne peut s'étaler de manière harmonieuse et symétrique. S'il ne subit pas trop de contraintes dans son environnement ou d'élagage inconsidéré, l'arbre peut développer le port caractéristique de son espèce et exprimer son potentiel génétique.

° A l'inverse, certains arbres remarquables arborent des formes insolites ou fantastiques dues à un age avancé ou des maladies transmises par des insectes ou champignons. Cela peut aussi être aussi en raison de conditions de survie difficiles, à l'image des arbres qui poussent à flanc de falaise en développant un système radiculaire étendu pour s'ancrer dans les moindres fissures de la roche et y puiser de quoi se nourrir.
Robinier de Jean Robin
- Son histoire:
° Arbres de la liberté, arbres de paix, ces arbres commémorent un événement particulier: la naissance ou la mort d'un personnage important, une bataille victorieuse, un anniversaire ou une prise de pouvoir ... Souvent, il reste le seul élément du paysage qui ait subsisté aux évolutions urbaines. Ils ont donné leur nom à un lieu-dit ou une localité, ont put servir de points de repère, notamment de bornes pour délimiter un terrain. On retrouve leur traces dans les textes anciens ou dans les documents officiels.

° A partir du 19ème siècle, ils deviennent des sujets de tableaux, de photographies ou de cartes postales. Témoins vivants d'époques révolues, ils nous relient aux humains qui nous ont précédés. Objets de culte chez les païens, les arbres ont été assimilés aux rituels des religions officielles, devenant témoins de la dévotion populaire. D'autres encore, d'essence exotique, racontent les voyages des explorateurs et chasseurs de plantes.

- Sa rareté:
° Certaines espèces rapportées du bout du monde se sont adaptées au climat et aux sols de leur terre d'accueil et en dépit de conditions qui leur étaient plutôt défavorables, elles sont parvenues à maturité. Pour autant, elles restent rares à Paris. C'est le cas par exemple du chêne liège du Jardin des serres d'Auteuil ou du cyprès chauve du bois de Boulogne. Une vie fragile au ralenti: souvent les sujets remarquables sont de très vieux arbres, à la ramure massive, dotée de nombreuses branches maîtresses et de plusieurs troncs ou "têtes". Leur vie repose sur un lent métabolisme peu productif, un équilibre fragile entre leurs besoins et les ressources disponibles. Ils doivent faire face à des conditions de vie difficiles en ville: sols artificiels, appauvris, atmosphères polluées très asséchantes ...

Platane du Bois de Vincennes
° Ils sont un monde à eux tout seuls parce qu'il y a longtemps qu'ils sont en place et qu'ils ont subi des siècles d'intempéries (foudre, tempêtes ...), les arbres remarquables ont une architecture complexe. Ils renferment de nombreuses parties mortes telles que des cavités et branches mortes. Ces parties délaissées constituent des niches écologiques précieuses où de nombreuses organismes vivants (faune, flore et organismes microscopiques) trouvent refuge. Cette biodiversité le plus souvent microscopique (lichens, champignons, mycorhizes) est une alliée car elle leur apporte un soutien indispensable à leurs fonctions vitales en facilitant les apports en eau et en éléments minéraux ainsi que dans la défense contre les maladies. Dans la dynamique du déclin des arbres anciens, on observe très fréquemment la destruction de cette biodiversité.

5 arbres remarquables à aller voir dans Paris:

- le plus grand: 45 m de hauteur
Ce platane commun  de 4,05 m de largeur (Platanus x acerifolia, Willd) planté en 1860 est un hybride entre le platane d'orient et le platane d'occident, il appartient à la famille des Platanaceae.
Bois de Vincennes
Île de Bercy - M° Porte Dorée

- le plus vieux vieux: 410 ans
C'est le jardinier de Henri IV, Jean Robin (qui l'a introduit en France et qui lui a donné son nom) qui planta ce robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia) en 1601. C'est à ce jour le plus vieil arbre de Paris.
Quai de Montebello - Rue Lagrange - Rue Saint-Julien-le-Pauvre
M° et RER St Michel Notre-Dame

- le plus gros: 5,8 m de largeur
Ce platane (Platanus x acerifolia, Willd) planté en 1840 et de 40 m de hauteur impressionne par sa hauteur et son âge.
Parc Montsouris
RER: Cité Universitaire

- le plus symbolique: Cent cinquantenaire de la Révolution française
Ce cèdre bleu de l'Atlas (Cedrus atlantica 'Glauca' Carrière) planté en 1939 est un symbole mais aussi un élément commémoratif de la Révolution.
Parc de Choisy
M° Tolbiac

- le plus étonnant: 
Cet oranger des Osages (Maclura pomifera, Schneider) planté en 1935 est absolument remarquable par ses trois troncs en cépée. Il appartient à la famille des Moraceae originaire d'Amérique du Nord.
Parc du Champ-de-Mars
M° Ecole Militaire et RER Bir Hakeim