samedi 30 mars 2013

Les plantes dans le 7ème art: un témoignage de l'évoultion des rapports entre l'Homme et la Nature

Avec une urbanisation croissante, la ville a été la scène centrale des films d'hier. Aujourd'hui et depuis quelques années, on voit apparaître de plus en plus au box-office des films ayant pour thème la nature, les plantes et l'environnement.
Mais, en réalité la nature a toujours eu une place importante dans le 7ème art, c'est seulement que les relations appréhendées entre les hommes et la nature ont évoluées car elles ont changé dans la réalité. On peut discerner quatre sortes de types de films qui retrace l'évolution des pensées sur le sujet .

Extrait de Jurassik Park
- En adéquation avec l'urbanisation, de nombreux films ont présenté la nature tel un milieu hostile et non civilisé avec comme scène la jungle ou la forêt. La nature est ici le catalyseur de phénomènes anormaux et effrayants.

Dans cette catégorie on trouve des films d'aventure comme Jumanji de Joe Johnston mais surtout des films d'épouvante tels que La mort en ce jardin de Luis Bunel ou encore le très célèbre Jurassik Park de Steven Speilberg.

Ces films montrent bien le clivage qu'il y a eu entre ville/ béton/ sécurité du à l'anthropisation et campagne/ nature/ milieu hostile et mal connu qu'on ne maîtrise pas et donc dont on a peur.

- Puis il y a eu l'essor des documentaires (il faut l'avouer parfois assez ennuyeux) lancées par l'incroyable Microcosmos de Claude de Nuridsany. Depuis lors, ils pullulent avec notamment la sortie de Pollen de Louie Schwartzberg le 16 mars ou encore Arbre, un voyage immobile de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil.
Ces films ont permis une meilleur compréhension du monde végétal à travers une démarche pédagogique.
Extrait de Wall-E

Enfin, depuis quelques années, les films documentaires qui étaient auparavant contemplatif se sont teintés de moralité pour entraîner une prise de conscience du spectateur. Il y a, par exemple les films de Yann-Arthus Bertrand et Nicolas Hulot: Home et le Syndrome du Titanic.
Ces films restent à couper le souffle avec des images magnifiques mais leur limite est qu'il ne présente pas de réelles solutions aux problèmes qu'on nous présente dans le film.

- Enfin, dernière étape de l'évolution du rapport homme/ nature, il y a une banalisation du sujet avec des films beaucoup plus romancés que les documentaires mais à visée tout de même pédagogique.
Surfant sur la mode écolo, des films à "morale" ont explosé les résultats du box-offices: pour adultes on a Avatar de James Cameron et pour les plus jeunes Wall-E des studios Disney.

- Pour finir, il y a une catégorie de film, plus en marge, dont l'intrigue est articulée autour des plantes. Ici, on va vraiment voir la place et l'importance des plantes dans les relations humaines: l'attachement, leur signification, leur symbolique.

Ici, il n'est plus question de convaincre le spectateur de la nécessité d'avoir des plantes sur Terre. Ce n'est plus l'espèce humaine face au règne végétal. Il s'agit de raconter à un jardinier la relation d'un autre jardinier avec les plantes.

Dans cette catégorie, je ne pourrais que vous recommander chaudement de voir:
° Les Citronniers de Eran Riklis
° Desert Dream de Zhang Lu
° L'arbre et la forêt de Olivier Ducastel et Olivier Martineau
° The Tree de Julie Bertucceli
° Le jardin secret de Agnieszka Holland
° Green Fingers de Joel Hershmann
° Bienvenue Mister Chance de Hal Asbhy

jeudi 14 mars 2013

Le Jardin Botanique d'Amsterdam - De Hortus

Lors d'un récent voyage à Amsterdam, j'ai visité le jardin botanique de la ville: De Hortus. A la base j'y suis allée pour voir la floraison des nénuphars géants Victoria Amazonica. Mais le jardin est très complet et les nombreuses variétés représentées valent vraiment le détour.

Le Jardin Botanique et ses Victoria Amazonica
Le Jardin du Hortus:
De Hortus Botanicus Amsterdam est un des plus anciens jardins botaniques du Monde. Dans ses serres poussent quelques 4 000 variétés de plantes originaires de tous les continents. Le Hortus a une riche histoire. Il a toujours été une oasis de verdure au milieu d'une ville très affairée.

Histoire:
A l'origine, le Hortus était un jardin de plantes médicinales, crée en 1638 par la municipalité d'Amsterdam. C'est là que les médecins et apothicaires venaient se fournir en ingrédients pour leur médications. Au 17ème et 18ème siècles, les navires de la Compagnie des Indes Orientales rapportaient des herbes, des épices et des plantes exotiques au Hortus. Certaines vivent encore, comme le cycadée de l'Est du Cap vieux de plus de 300 ans (impressionnant).

Collection:
Si le Hortus n'est pas grand par sa taille (seulement 1,2ha), il est en revanche énorme par la richesse des plantes qu'il abrite. Le jardin et les serres représentent divers types de climats et les plantes y poussent comme dans leur environnement naturel d'origine.

Serre d'hiver
La collection est gérée scientifiquement. En cultivant les plantes soi-même et en échangeant le semences avec d'autres jardins botaniques, le Hortus contribue à la conservation de variétés menacées.
Le microclimat chaud du centre-cille d'Amsterdam permet l'étude d'innombrables variétés de plantes subtropicales et d'étudier leur résistance aux conditions hivernales, notamment les fougères géantes, les palmiers ainsi que les Gunéras.

Le Jardin Botanique d'Amsterdam est spécialisé dans un certain nombre de groupes de plantes: les plantes d'Afrique du Sud, les palmiers, les plantes à calice et les plantes carnivores.
Ces spécialités font parties de la collection nationale de plante des Pays-Bas.


Groupes de plantes particuliers:
A l'origine, les herbes médicinales constituaient le cœur de la collection de plantes du Hortus Medicus. Le jardin de Snippendaal abritent toujours des variétés de plantes médicinales qui poussaient déjà au 17ème siècle au Hortus.

La composition de la collection est basée sur le premier catalogue du Hortus datant de 1646.
Le jardin compte plus de 50 arbres anciens ou remarquables. Le chemin de découverte des arbres (Tree route) permet de s'informer sur 24 exemplaires particuliers.
Dans l'Hémicycle sont regroupées les plates en fonction de la similitude de leur patrimoine génétique (DNA). Le joyau est donc le lys d'eau ou nénuphar géant Victoria Amazonica. C'est la pièce maîtresse de la collection depuis 1859.

Serre humide
Serres:
La serre abritant le jardin d'acclimatation partagé en trois zones climatiques (De Drieklimatenkas) est le bâtiment le plus récent du jardin (1993). Il abrite une zone subtropicale avec des plantes d'Afrique du Sud et de Nouvelle-Zélande, une zone désertique avec un Welwitschia mirabilis, et une véritable jungle de palmiers, épiphytes et orchidées dans la zone tropicale.
Dans la monumentale Serre aux palmiers on trouve ainsi des cycadées, palmiers, un cannelier, un caoutchoutier et un Philodendron.

Enfin le jardin aux papillons offre une vision d'eden avec une collection de plantes tropicales utilisées par l'Homme comme produits de consommation comme le café, le thé ou le chocolat. Le tout au milieu de papillons en liberté. Le tout donne l'impression d'être dans le film Bright Star de Jane Campion.

Adresse:
De hortus
Plantage Middenlaan 2a
NL-1018DD Amsterdam
Pays-Bas

mercredi 6 mars 2013

Le Gingko biloba

Le Ginkgo biloba ou « arbre aux quarante écus » ou « arbre aux mille écus » est la seule espèce actuelle de la famille des  Ginkgoaceae. C'est la plus ancienne famille d'arbres connue, puisqu'elle serait apparue il y a plus de 270 Ma. Elle existait déjà une quarantaine de millions d'années avant l'apparition des dinosaures.Le nom latin ginkgo vient de l'ancienne lecture japonaise ginkyō du mot chinois 銀杏, notée ぎんきょう.

L'arbre au Quarante écus
Ce nom trouve son origine en 1788. En effet, lorsque le botaniste français Pétigny  acheta 5 plants de ginkgo à un botaniste anglais, il le paya pour la somme considérable de 200 livres, soit 40 écus d’or.
On retrouve également l'aspect d'écus par apport à la morphologie des feuilles. Celle-ci deviennent jaunes dorées à l’automne et forment comme un tapis d’or au pied de l'arbre.

Le survivant d'Hiroshima
Le 6 août 1945, les américains lâchèrent leur bombe atomique sur Hiroshima. Toute la végétation présente autour de la zone de l'épicentre fut examinée en septembre 1945.
Et c'est un Ginkgo biloba, situé devant un temple à environ un kilomètre de l’épicentre qui semble avoir été le premier arbre à bourgeonner lors du printemps 1946 ( le temple lui-même ayant été détruit ). Le Ginkgo biloba devient alors le symbole de vie et de renouveau. 
Depuis, de nombreuses études ont montré que cette arbre présente une grande résistance aux agents mutagènes, comme les radiations. D'où son utilisation très fréquente en milieu urbain. 

Une symbolique très utilisée 
Symbole de Tokyo
Adopté en Juin 1989, le symbole officiel de Tokyo est une feuille de Ginkgo biloba verte stylisée, en forme de T pour Tokyo. Elle est un signe de croissance, prospérité, charme et tranquillité. 
C'est également l'arbre fétiche de la ville de Weimar (Allemagne) dans laquelle Goethe résida. Voici un poème dont l'arbre lui donna l'inspiration:






« La feuille de cet arbre, qui, de l’Orient, 
Est confiée à mon jardin,
Offre un sens caché
Qui charme l’initié.

Est-ce un être vivant,
Qui s’est scindé en lui-même,
Sont-ils deux qui se choisissent,
Si bien qu’on les prend pour un seul ?

Pour répondre à ces questions,
Je crois avoir la vraie manière :
Ne sens-tu pas, à mes chants,
Que je suis à la fois un et double ? »

Johann Wolfang von Goethe,
Le divan oriental-occidental, Ginkgo biloba